Mon fils chez ma mère, me voila face à une journée en solitaire, une journée baignée par le soleil fracassant de Sao Paulo, autant dire que tout un tas d'activité me passait par la tête pour me divertir et me faire plaisir ! Déjà, hors de question de sortir la voiture ! Il faisait beau alors le vélo allait être un des meilleurs moyen de se balader dans cette ville, et surtout, le meilleur moyen de faire des rencontres... Et oui ! Comment voulez vous faire des rencontres, fermés dans la carcasse de votre voiture, derrière vos vitres, pour la plupart teintées, qui vous cache de tout ce qui vous entoure ? Difficile n'est ce pas ? Ben non, en fait pas tant que ça... Il vous suffit d'imiter cette jeune femme qui venait de croiser ma route !

J'étais tranquillement en train de pédaler, à regarder un peu partout autour de moi, offrant des sourires à ces demoiselles qui croisaient ma route, tout en faisant un minimum attention à la route tout de même, histoire de ne pas faire de mon fils un orphelin, sauf que mon destin en avait visiblement décidé autrement ! Sans que je n'ai le temps de voir quoi que se soit, je senti mon guidon tourner dans un sens que je n'avais pas du tout prévu de lui donner pour finir par sentir tout mon corps glisser sur le bitume, laissant une douleur assez franche se faire sentir au niveau de ma jambe, mais surtout de mon visage... Face contre terre, j'avais bien du mal à comprendre ce qui venait de m'arriver, et ce, jusqu'à ce que j'entende une voix à mes côtés.

Je tentais alors de me relever, mais cette chute avait sûrement dû me sonner plus que je ne l'aurai pensé parce qu'il était évidemment que je n'en avais, pour le moment, pas la force. J'avais laissé échappé un grognement de d'effort sans m'en rendre compte, mais ça avait visiblement alerté cette femme qui s'adressait à moi vu que je la senti m'aider à bouger. Je me retrouvai alors assis sur le sol, le regard un peu vide tellement je cherchais un peu à remettre mes idées en place, alors que sans savoir pourquoi, une seule image me venait en tête, Loucas, mon fils... Comme si cela venait de me ramener sur terre je me mis à tourner la tête dans tous les sens, remarquant alors l'état pitoyable de mon vélo, pour finir par me toucher un peu partout, pour vérifier que j'étais bien entier...

« Je suis entier, j'ai rien, bon j'ai la jambe en feu, et OUTCH ! Mon visage aussi apparemment ! Mais je suis entier ! Mon fils ne va pas être orphelin ! » Bon ok, la jeune femme, très charmante soit dit en passant, qui se tenait à mes côtés ne devait pas trop comprendre ce qui me rendait si joyeux d'un coup, mais comment j'étais soulagé là ! Donc voila, si jamais vous êtes en voiture, il vous est possible de faire des rencontres, pour ça, renversé une personne qui passe gentiment en vélo près de vous ! Quoi qu'il en soit, je venais donc de poser mon regard sur la jeune femme qui venait d'attenter à ma vie, et je ne put manquer son désespoir dans son regard, alors je lui offrit un sourire, bon très rapide le sourire, parce que le fait de tendre mes lèvres venait de me rappeler que j'avais la joue toute griffée, et que ça faisait mal... « Ne vous en faites pas, je suis visiblement en vie, et mise à part quelques égratignures, je n'ai rien, donc pas de panique... »

Un petit sourire très léger cette fois ci pour ne pas me faire mal alors que je lui tendit une main pour lui faire comprendre que je voulais qu'elle m'aide à me lever par contre... « Si vous voulez vous faire pardonner, je veux bien que vous me déposiez chez moi... A condition qu'on ne renverse personne d'autre bien sûr... » J'avais beau ne pas être au top de ma forme, ça ne m'empêchait pas de rester ce mec taquin, pour ne pas dire chieur, qui n'en loupe pas une. Mais il parait que c'est comme ça qu'on m'apprécie, et puis au pire, ce n'était pas bien grave si ce n'était pas le gars, elle venait de manquer de me tuer, je pouvais bien la taquiner un peu non ?

C'était moi qui venais de me faire renverser, mais cette jeune femme semblait visiblement aussi secouée que moi si ce n'était pas plus. Ca rendait cette situation assez amusante en fait, enfin si j'oubliais la douleur des griffures sur mon visage et ma jambe évidemment... Mais franchement, si on faisait que regarder tout ça, sans tenir compte de l'accident qui venait de se passer. Un mec et une nana assis sur la route, tranquille, elle, jambe croisé face à lui, une jambe plié vers lui, et l'autre tendu, donnant une impression d'être posé à la pacha, à prendre le soleil, tous deux en train de discuter, comme s'ils étaient sur une pelouse à prendre un pic nique... Il y avait de quoi se poser des questions non ? En tous cas, c'était l'impression que ça me donnait à moi, et c'était peut être pour ça que j'avais ce sourire en coin alors qu'elle faisait plein de geste en me parlant de crêpe qu'on retourne. Je la dévisageais un peu, je devais bien l'avouer, mais encore plus lorsqu'elle me parlait de priorité à droite... Si mes souvenirs était bon, c'était justement moi qui arrivait sur sa droite, je m'étais, du coup, penché pour vérifier cela, alors qu'elle en fit de même au vu du "oups" qui venait de sortir d'entre ses lèvres. J'en avais échappé un petit rire avant de lui faire savoir que du coup, elle avait un peu le devoir de se faire pardonner...

Elle ne semblait pas contre l'idée de se faire pardonner, en même temps, vu que je n'avais plus de vélo, c'était sans doute un peu normal non ? Mais elle ne semblait, par contre, pas vraiment pour le fait de me ramener chez moi, après tout, je pouvais comprendre, elle ne me connaissait en rien, et n'avait donc aucune raison valable d'accepté de me faire monter dans sa voiture. J'étais même prêt à lui faire savoir que ce n'était pas grave, que j'allais ramasser les bouts de mon vélo pour finir ma route à pied, mais sans que je n'en ai eut le temps, elle se montra des plus confuses en acceptant le deal. Oh... Ben tant mieux alors. Je la remerciai d'un sourire avant de la voir se relever pour m'aider à en faire de même. Si étant au sol je me sentais plutôt bien, une fois debout, j'eus un peu le vertige ce qui n'était pas des plus rassurant, mais son aide me fut précieuse pour atteindre le coté passager de la voiture, oubliant alors totalement de récupérer les bouts de vélo qui me rester alors qu'elle avait prit place au volant pour s'adresser à moi de nouveau... Plus elle parlait, et plus mon sourire s'élargissait alors que je ne pus m'empêcher de répondre sur le ton de l'ironie...

« En fait, vous avez devinez ! Je ne vais pas vous donnez mon nom parce que tout ça n'est qu'une mise en scène, j'ai fais exprès de faire faucher par vous, et j'ai fais en sorte que vous me fassiez monter dans votre voiture, comme ça je vous fais me conduire dans mon sois disant chez moi, pour finalement vous faire arriver dans une ruelle sombre où m'attendent mes collègues et on va vous sautez dessus et vous faire toutes les misères du monde ! Vous devriez me foutre dehors tout de suite, comme ça vous serez tranquille, je ne pourrez rien vous fire... » J'aurai pu paraitre sérieux si je l'avais souhaité, mais je gardais ce petit sourire amusé de cette situation, mais surtout de cette imagination débordante dont faisait preuve cette jeune femme. Cela dit, j'étais un peu entrain de me foutre d'elle là, et ce n'était pas vraiment cool, du coup je repris la parole pour qu'elle ne le prenne pas trop mal... « Je m'appelle Dago Méndez, et je vis dans la zone est, donc pas loin d'ici... Et si vraiment ça vous fait faire un détour, il n'y pas de souci, je peux rentrer à pied, ne vous en faites pas... » Je ne voulais vraiment pas l'embêter pour si peu, et puis, vu comment elle roulait lorsqu'elle m'a renversé, elle devait sûrement être pressée non ?

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