Aujourd'hui, c'était jour de repos, et j'avais promis à mon fils de l'amener dans le parc gigantesque de la zone nord. Il faut avouer que le paysage autour de ce parc n'est pas forcement des plus beau vu qu'il s'agit de la zone des favelas, mais le parc est vraiment superbe et il y a une grande zone de jeu pour enfant que mon fils adore, alors une fois de temps en temps, j'aime à l'amener là-bas... Du coup, depuis qu'il était réveillé, il était surexité, parce qu'il savait que c'était ce jour là, et sans que je ne sache pourquoi il ne cessait de me répéter « Ounou Kyss ! » en continue, et je ne comprenais pas vraiment ce que ça voulait dire en fait. J'avais beau avoir l'habitude de comprendre tout ce qu'il me disait malgré sa manie de manger les mots, là, je n'avais encore pas compris la signification de ces mots, mais je finirai bien par trouver. Quoi qu'il en soit, lui faire faire la sieste d'après manger avait été très difficile, mais j'avais finis par y arriver, me laissant donc le temps de préparer ses affaires et tout ce que je pourrai avoir besoin durant notre petit sortit entre mec.

Un réveil bercé de grand sourire pour moi, ce qui me rendait le plus heureux des mecs, un biberon dans le ventre, et nous voila parti au parc. Une fois sur place, nous retrouvons bon nombre d'enfant qu'on croise souvent dans ces lieux, mais surtout, j'entend mon fils se mettre à crier « OUNOUUU KYSSSSS !!! » en se mettant à courir vers une jolie blonde qui s'occupait d'un enfant pas très loin de nous. J'avais froncé les sourcils en le voyant faire, histoire de savoir qui faisait un tel effet à mon fils, avant de lacher un petit rire en les rejoignant doucement lorsque j'eu reconnu la nounou de mon fils... « Depuis ce matin je ne fais qu'entendre ce "ounou kyss" sans comprendre ce que ça signifie, mais c'est bon, je viens de comprendre... » c'était ma façon à moi de la saluer, alors que j'étais vraiment super souriant, d'autant plus que je ne pouvais pas nier que cette demoiselle était vraiment très charmante. Je le remarquais et me faisais cette réflexion à chaque fois que je la voyais, et je pense que je pourrai me le dire encore très longtemps...

« Tu as de la chance qu'il soit trop petit pour comprendre, parce que sinon tu viendrai de lui ruiner le coeur... Tu lui es infidèle à t'occuper d'autre enfant que lui... » Je disais ça alors que mon fils était en train de lui faire un gros câlin, ou plutôt en train de faire un gros câlin à sa jambe, ce qui, au passage, me plaisait beaucoup parce qu'au moins je savais qu'elle s'occupait bien de lui vu comment il était dingue d'elle. Elle devait se douter que je n'étais pas sérieux vu comment j'étais tout souriant, mais ça m'amusait d'agir ainsi, et encore plus avec elle... Ounou kyss, ça lui allait bien en fait, je devrais peut être l'appeler comme ça moi aussi... "Kiss", faudra que je tente un de ces jours tiens ! Mouhaha !

Quand je suis de repos, du moins lorsque je m'en donne l'occasion, j'aime flâner. Ça peut-être n'importe où, n'importe comment, je m'en fiche pas mal. Tout ce qui compte, c'est l'instant présent. Le fait que je me sente bien, et surtout que j'en oublie mes soucis. Sans quoi, je préfère dépenser ce temps en travaillant, histoire que ce soit utile. Je ne peux pas me permettre de gaspiller ce temps, quand je sais que je me dois d'assurer un minimum les revenus de la famille. Ils croient tous en moi, et je ne pourrais jamais leur offrir ce qu'ils attendent. De ce fait, je me rattrape comme je peux. Malgré tout, je ne suis pas un robot, je fatigue, j'ai besoin de me ressourcer. Un minimum... Heureusement que São Paulo comptait quelques parcs... Des endroits où l'on pouvait profiter d'un peu d'air frais, de verdure... Se détendre au soleil, c'est tout ce qui m'importait. J'étais une ville au sang chaud, j'avais besoin de ce beau temps, de cette nature. Alors le parc, j'y vais de temps en temps. Soit toute seule, soit en y amenant le petit que je garde.

Ce bout de chou, je l'adore ! C'est un petit ange avec moi ! Il est tout simplement à croquer, je pense être sacrément bien tombé. Si je vois d'autres baby-sitter, je ne peux pas m'empêcher de me dire que j'ai de la chance. Certaines ont de véritables démons à charge. Moi, il me surkiffe ! Et du coup tout se passe bien. Je n'ai pas à me plaindre de mon patron, son père... Il sait éduquer son gamin, et est très sympa. En plus d'être canon. En arpentant le parc, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à eux. Enfin surtout au petit. Je n'avais pas pour habitude d'emmener le père se promener. Une petite virée dans le bac à sable ? Euuuum... Pourquoi pas ! Oh mais qu'est-ce que je raconte ?! Je divague... Et c'est un « Ounouuu Kyyyyyssssss ! » tout droit sorti du cœur d'un petit bonhomme haut comme trois pommes qui me fit reprendre pieds dans la réalité. Me retournant, j'apercevais cette petite bouille s'avancer vers moi en courant. Alors qu'une gamine venait de passer derrière moi en vélo, manquant de me percuter. En cherchant à m'éviter, elle venait de se casser la figure. « Oh mince ! Ça va miss ? » Je l'aidais à ce relever, alors que ma petite tornade préférée se jetait littéralement sur moi. « Heeey ! Bonhomme ! » Me relevant, je fis face au fameux papa, qui me regardait avec un sourire en coin. Apparemment, son fils lui parlait de moi depuis ce matin. Je l'avais marqué. Voilà, quand je dis qu'il m'adore ! « Infidèle ?... Oh...! Ah mais... Elle est juste tombée et... » Pourquoi je me justifiais ? Secouant légèrement la tête, passant une main dans mes cheveux, je rigolais doucement et pris le petit bout dans mes bras. « On est venu se balader ? »

Elle se justifiait... Je lui sortais une petite ânerie juste pour l'embêter parce que c'est ce que je sais faire de mieux, faire chier les gens, et elle, elle se justifiait... Je trouvais ça excellent, et ça me donnait encore plus le sourire que ce que j'avais déjà ! Je n'avais donc put empêcher un petit rire de s'échapper d'entre mes lèvres lorsqu'elle en fit de même avant qu'elle ne se mette à m'adresser la parole, mon fils dans ces bras, me faisant alors une drôle d'impression... Je savais très bien que Loucas avait besoin d'une présence féminine, que la présence de sa maman lui manquait, mais je ne l'avais jamais vu se jeter dans les bras d'une femme de cette façon, enfin une femme autre que ses grands mères évidemment, mais ça, c'est différent. La il semblait vraiment aimer sa nounou, et sans le vouloir, l'image de sa mère me revenait en tête en cet instant, laissant, du coup, un petit sourire nostalgique s'afficher sur mon visage. J'aurai vraiment aimé que mon petit bout ai la chance d'avoir assez de souvenir de sa maman pour la garder en lui, mais il était tellement jeune, ce n'était pas facile, même si je m'appliquais à lui parler d'elle, à lui montrer des photos, pour que jamais il ne l'oublie, et encore moins qu'il se demande qui est sa mère. Elle n'est peut être plus de ce monde, elle n'en reste pas moins la personne la plus importante à sa vie...

Rêverie mise à part, la question de Crystal me revint en tête, me faisant alors me rendre compte qu'elle devait se demander ce que j'avais à bloquer sur elle et mon fils sans rien dire là, du coup après secouer un peu la tête pour me ramener sur terre, je lui répondit, un peu gêné pour le coup... « Il ne tenait pas en place aujourd'hui, je me suis dis qu'un petit tour au parc lui ferait du bien... Et puis il fait beau, et il parait qu'un papa célibataire fait un malheur auprès des jolies filles... » J'avais limite bombé le torse en prononçant ma dernière phrase comme pour appuyer mes paroles et laisser entendre que je venais vraiment dans cet esprit là. J'avais agit ainsi surtout pour me donner une contenance vu le gros bug que je venais d'avoir face à elle, mais de toute façon, je ne me faisais pas de souci, je savais très bien qu'elle ne me prendrait pas au sérieux, déjà parce que je le suis très rarement, sérieux, sauf quand il s'agit du bien être de mon fils, mais surtout parce qu'elle m'avait déjà vu m'occuper de lui, et que jamais je n'avais put donner cette impression d'en avoir rien à faire de lui, ou de l'avoir près de moi juste pour servir mes intérêts...

Même si à chaque fois que je la faisais venir à la maison pour garder mon fils, je la faisais toujours venir un peu plus tôt, comme pour avoir le temps de lui donner les petites directive nécessaire, enfin nécessaire au début mais qui depuis quelque temps doivent la souler vu que je lui répète toujours la même chose, choses qu'elle connait du coup par coeur désormais. Mais c'était surtout une façon de me rassurer, d'être sûr qu'elle se souvient bien du tout, parce que mine de rien, mon fils, c'est un peu toute ma vie hein... Bref, le fait qu'elle vienne plus tôt à chaque lui permet de me voir agir avec Loucas, et donc de montrer que je suis loin d'être un père qui se sert de son fils pour draguer, loin de là même. Mais je dois bien avouer que même si ce n'est pas ce que je cherche, il m'est déjà arrivé de faire des rencontres grâce à ça ! « Et toi ? Les enfants te manquent tant que ça que tu viens marcher dans un lieu ou on trouve un gosse tous les mètres ? » Je m'adressait à elle alors que mon fils était passer en mode "gros câlin", les bras autour du cou de sa nounou qu'il serrait fort contre lui, le visage dans son cou, ne me captant alors plus une seconde. Ce côté la, il le tenait bien de moi, un vrai bisounours qui n'a jamais rien contre un bon gros câlin qui fait du bien ! La différence étant que moi j'étais très certainement un peu plus brusque que lui, tenant toute sa douceur de sa maman par contre, à croire qu'il n'avait pris que les bons côté de chacun d'entre nous. Oui oui, le côté chieur qu'il tient de moi, je qualifie ça comme un bon côté ! Non ?